Adaptées au théâtre, au cinéma, à la télévision, en bande dessinée, les aventures de Sherlock Holmes ont traversé les siècles. Toute aussi légendaire que lui, la pipe qu'il tient souvent au coin de la bouche apparaît dans l'œuvre originale, mais également dans la quasi-totalité des adaptations qui suivront.
La pipe dans l'œuvre originale :
Le personnage apparaît pour la première fois en 1887, quand le roman "A Study in Scarlet" ("Une Étude en Rouge") d'Arthur Conan Doyle est publié dans le magazine Beeton's Christmas Annual (après que l'auteur ait essuyé plusieurs refus d'autres magazines). En tout, Sherlock Holmes sera mis en scène par son auteur dans 4 romans et 56 nouvelles, parus entre 1887 et 1930.
Premières éditions du roman "Une Etude en Rouge", de Conan Doyle dans le magazine "Beeton's Christmas Annual", exposées au Musée de Londres. Crédit photo : Musée de Londres
Déjà dans l'œuvre originale, le détective est décrit comme un avide consommateur de tabac : cigarettes, cigares, pipes (et occasionnelles drogues dures) font régulièrement leur apparition dans les récits de Conan Doyle. Il est d'ailleurs mentionné dans plusieurs des romans que Sherlock Holmes a rédigé une "Monographie sur la distinction entre les cendres de différents tabacs", dans laquelle il énumère comment identifier 140 variétés de tabac à cigares, cigarettes et pipes à partir des différences de leurs cendres.
Sherlock Holmes fume du tabac à rouler noir et fort, qu'il conserve au fond d'un chausson persan près de la cheminée (ce que nous ne recommandons absolument pas, pour des raisons de conservation du tabac et d'hygiène...). Trois pipes différentes sont mentionnées dans les livres :
- Une vieille pipe en bruyère
- Une pipe en argile/terre noire. Celle-ci devait probablement être plus blanche au départ, mais a noirci avec le temps (d'autant plus que, selon l'auteur, le détective allume cette pipe avec... un morceau de charbon)
- Une pipe de style "churchwarden" en bois de merisier
Attention, si le détective est souvent associé à une pipe calabash, cela n'est pas issu des romans originaux. Cela viendra plus tard, avec les différentes représentations et interprétations faites du personnage. En effet, au théâtre, les acteurs et metteurs en scène voulaient une pipe assez grande, afin qu'elle soit visible par les spectateurs mais basse, pour ne pas cacher le visage de l'interprète ou que celui-ci ne se retrouve avec de la fumée dans les yeux. De plus, une pipe courbe est beaucoup plus facile à tenir en bouche, et les acteurs ne sont alors pas obligés de la tenir avec les mains, comme cela serait le cas avec une pipe droite. Dès lors, et depuis le début du XXème siècle, Sherlock Holmes sera représenté avec une pipe calabash au coin de la bouche.
La pipe à l'écran :
Entre 1939 et 1946, Universal produit 14 films Sherlock Holmes. Il est alors interprété par Basil Rathbone. Dans la plupart, ce dernier fume une Peterson 4AB (malheureusement plus produite par la marque à ce jour), qui deviendra son symbole, et ce bien avant que la marque ne sorte sa fameuse série de pipes en hommage au détective et à son univers.
Basil Rathbone Sherlock ; Crédit Photo : basilrathbone.net
Dans la série "Sherlock Holmes" produite pour Granada Television et diffusée entre 1984 et 1994, les réalisateurs ne voulaient pas briser la tradition qu'était devenue l'utilisation de la pipe calabash, mais souhaitaient rester fidèles à l'œuvre originale. Ils sont arrivés à un compromis : Jeremy Brett, l'acteur interprétant Sherlock Holmes, ne fume jamais à Baker Street, mais la pipe calabash peut être vue en arrière-plan de certaines scènes, et il l'utilise à l'extérieur.
Découvrir les pipes de la marque Peterson
Dans les adaptations plus récentes, notamment les deux films (2009 et 2011) où Sherlock Holmes est interprété par l'acteur Robert Downey Jr, celui-ci utilise différentes pipes à plusieurs reprises.
Bien que non-confirmé, il semblerait que l'acteur fume à un moment une Butz-Choquin Churchwarden 1116 (orange ou rouge). Pour ce qui est des autres pipes, il peut être vu avec une pipe droite ressemblant à une Dunhill Shell Briar, une Butz-Choquin Lady's verte et ce qui semblerait être une Savinelli King's Cross Featherweight, mais là encore, ce n'est que pure spéculation de notre part...
Bastien, La Pipe Rit
Robert Downey Jr dans le film "Sherlock Holmes: A Game of Shadows" avec une Butz-Choquin Churchwarden rouge/orange.
L'acteur Robert Downey Jr pendant le tournage de "Sherlock Holmes: A Game of Shadows" avec une Butz-Choquin Lady's verte.
Pour les avides de faux raccord, notez que dans le premier volet de la saga, Robert Downey Jr fait à un moment référence à sa pipe en argile avant que la caméra ne montre un plan d'une pipe qui est... en bruyère.
Si vous aviez aimé le duo Robert Downey Jr-Jude Law, sachez que le scénario du numéro 3 est bouclé, et qu'il est prévu qu'il soit filmé... dès que les acteurs et le réalisateur auront le temps (ce qu'ils n'ont pas réussi à trouver sur les 9 dernières années) !
Enfin, dans la série de la BBC datant de 2010 qui met en scène Sherlock Holmes dans le monde contemporain, l'anti-tabagisme est de rigueur : pas de cigare, cigarette ou pipe pour Benedict Cumberbatch qui se contente à la place de... patchs à la nicotine !
L'aviez-vous remarqué ? Dans la saison 1, épisode 1 de la série "Sherlock" de la BBC, le Dr. Watson rentre pour trouver Sherlock Holmes allongé sur le canapé avec 3 patchs de nicotine sur le bras. Les dialoguistes ont rendu un bel hommage à la célèbre phrase "C'est le problème idéal pour 3 pipes, je vous demande de ne pas me distraire pendant cinquante minutes" ("La Ligue des Rouquins", Arthur Conan Doyle), puisque le détective répond à l'étonnement du Docteur par la phrase "C'est un problème idéal pour 3 patchs" !
Bastien, La Pipe Rit
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