Quel bois pour fabriquer une pipe ?
A l'origine, les pipes étaient fabriquées en terre ou à partir d'essences de bois diverses (telles que le buis, le hêtre ou encore le merisier). A l'usage, on s'est malheureusement vite rendu compte qu'aucun de ces matériaux n'était idéal pour fumer du tabac. La chaleur usait le bois bien trop rapidement le bois et surtout le bois lui-même (buis, hêtre, merisier...) altérait le goût du tabac ! Bref, autant dire qu'aucun n'était vraiment adapté...
Il faut alors remonter au milieu du 19ème siècle pour voir apparaître la première pipe en bruyère ! Contrairement aux essences de bois auparavant utilisées, la bruyère (aussi appelée "Erica arborea") est bien plus résistante à la chaleur et elle restitue parfaitement tous les arômes du tabac. Aujourd'hui encore, la bruyère est la meilleure option pour fabriquer une bonne pipe.
Tout savoir sur la fabrication d'une pipe :
Curieux d'en apprendre un peu plus sur la fabrication d'une pipe ? Dans cet article, nous allons justement vous expliquer en détails les 12 passes les plus importantes pour fabriquer une pipe. Que vous soyez passionné par l'histoire de la pipe ou tout simplement intéressé par le processus de fabrication, vous allez découvrir ici le travail hors du commun d'artisans passionnés. Point de départ : un bloc de bruyère brut (appelé ébauchon). Objectif : le transformer en une véritable pipe pour fumer du tabac !
- Étape 01 : Le calibrage
- Étape 02 : L'ébauchage
- Étape 03 : Le varlopage
- Étape 04 : Le fraisage
- Étape 05 : Le râpage
- Étape 06 : Le perçage
- Étape 07 : Le choix
- Étape 08 : Le montage
- Étape 09 : Le polissage
- Étape 10 : Le badigeonnage
- Étape 11 : L'éclaircissage
- Étape 12 : Le marquage
Étape n°1 : Le calibrage
La première étape pour fabriquer une pipe en bruyère consiste à ajuster l'ébauchon selon la taille et la forme de la pipe à créer. Pour cela, l'artisan va utiliser une scie circulaire et découper chaque ébauchon aux dimensions souhaitées.
Cette première opération de sciage (que l'on appelle le calibrage) est très importante car elle permet dès lors de définir la quantité de matière nécessaire à la future pipe. En fonction de la pipe à produire, l'ébauchon sera donc bien évidemment plus ou moins gros.
Bastien, La Pipe Rit
Étape n°2 : L'ébauchage
Maintenant que l'ébauchon est prêt, l'artisan peut réellement entrer dans le vif du sujet. En premier lieu, l'idée est ici de façonner le foyer (intérieur) ainsi que les deux tiers supérieurs du fourneau (extérieur). En pratique, l'ébauchon est alors positionné dans une gueule de loup centrifuge puis on opère le tournage pour créer la forme désirée.
Cette seconde opération (que l'on appelle l'ébauchage) consiste donc à mettre en forme le foyer de la pipe. C'est une étape cruciale car cela reflètera d'ors et déjà la silhouette du fourneau de pipe.
Claire, La Pipe Rit
Étape n°3 : Le varlopage
Dans l'étape précédente, l'artisan s'est focalisé sur le foyer de la pipe. Désormais, il va procéder au tournage de la tige. Pour cela, même principe que pour l'ébauchage, on vient tourner la tige pour lui donner une forme ronde.
Cette troisième opération (qui s'appelle le varlopage) consiste donc à tourner la tige de la pipe. A ce stade, on ne parle alors plus d'ébauchon mais d'ébauche.
Claire, La Pipe Rit
Étape n°4 : Le fraisage
Cette nouvelle étape va permettre d'enlever l'excédent de bois situé entre les deux parties déjà tournées (à savoir la quasi totalité du fourneau et la tige). Pour réaliser l'opération, l'artisan va utiliser une fraise à lames multiples tournant à grande vitesse.
Cette quatrième opération (que l'on appelle le fraisage) découle directement des deux précédentes. Elle vient finaliser l'ébauche et notamment la partie inférieure du fourneau.
Claire, La Pipe Rit
Étape n°5 : Le râpage
Pour parfaire le fraisage précédent (réalisé à la machine), on va cette fois-ci venir râper la bruyère (à l'aide du lime). Il y a toujours des petits coins à l'arrière qui restent inaccessibles avec la fraise. Pour corriger cela, l'ouvrier doit donc le faire en grande partie manuellement.
Cette cinquième opération (qui s'appelle le râpage) vient donc permettre de finaliser le fraisage. A ce niveau, on ne parle plus d'ébauche mais d'une tête de pipe.
Jean, La Pipe Rit
Étape n°6 : Le perçage
La tête de la pipe a maintenant sa forme quasi définitive mais il manque encore une étape cruciale pour que la pipe soit fumable : le perçage. Par conséquent, l'artisan va percer la tige pour rejoindre la chambre (déjà forée lors de l'ébauchage). Le perçage est une opération délicate qui doit être très précise : la mèche doit déboucher précisément dans le fond du foyer, bien au centre.
Cette sixième opération (qui s'appelle tout simplement le perçage) est capitale car ce trou (conduit) doit permettre le passage de la fumée.
Nicolas, La Pipe Rit
Étape n°7 : Le choix
Avant de monter le futur tuyau de la pipe, un "choisisseur" va tout d'abord trier toutes les têtes en fonction de leur qualité. Selon le grain et les éventuelles imperfections naturelles du bois, le choisisseur va ainsi classer les têtes dont il dispose. De part ses observations, il décidera alors de la finition à réaliser (cirage, sablage, rusticage). A partir de là, il aura déjà une idée du prix auquel il pourra vendre la pipe.
Étape n°8 : Le montage
Pour cette nouvelle étape, l'objectif est d'ajuster un tuyau à la tige de la pipe. La personne en charge de ce montage est appelé le "monteur". Il s'occupe de mettre à niveau le tuyau et la tige par une technique appelée "émerisage".
A partir de cette 8ème opération (le montage), on parle réellement de pipe et non plus simplement de tête.
Bastien, La Pipe Rit
Étape n°9 : Le polissage
Le polissage est très certainement l'opération qui demande le plus de dextérité et de savoir-faire. Cette étape consiste à polir l'ensemble de la pipe montée (tête et tuyau) et ainsi donner la silhouette définitive à la pipe. Pour que la pipe soit très douce au toucher, les ouvriers/ouvrières utilisent des rouleaux (recouverts de feutres abrasifs de plus en plus fins) tournant à grande vitesse.
Cette 9ème passe est critique lors de la fabrication d'une pipe. Le polissage doit parfaitement exécuté si on veut obtenir de belles courbes harmonieuses.
Jean, La Pipe Rit
Étape n°10 : le badigeonnage
Le badigeonnage est l'étape qui correspond à la mise en couleur. Aidé d'un pinceau ou d'un tampon, l'ouvrier vient alors badigeonner la bruyère avec des peintures (teintures, laques...) à base de pigments naturels de manière à fixer durablement la coloration.
Étape n°11 : L'éclaircissage
Une fois le badigeonnage terminé (et que la pipe est bien sèche), l'avant dernière étape va consister à uniformiser la teinte sur l'ensemble de la tête et à faire ressortir le veinage de la bruyère. Pour se faire, la pipe va passer sous différents rouleaux de feutres (cretonne), ce qui aura pour effet de lustrer la couleur et mettre en valeur la veine du bois.
Étape n°12 : Le marquage
La pipe est maintenant terminée mais il reste encore une ultime étape avant qu'elle puisse rejoindre son futur acquéreur. L'artisan va apposer sa signature sur son œuvre, c'est ce qu'on appelle le marquage.
La pipe sera généralement marquée au niveau de la tige (directement dans la bruyère), avec un système de tampon ou via une gravure au laser.
Jean, La Pipe Rit
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