La pipe, muse des poètes

La pipe, muse des poètes

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06 août 2024
La pipe n'est pas un simple accessoire. Elle est source d'inspiration et de créativité pour ceux qui la contemplent et la savourent. Elle contribue ainsi à nourrir l'expression artistique des poètes.

Le rôle de la pipe dans la poésie ?

Au cours de l'Histoire, la pipe a toujours occupé une place importante dans de nombreux poèmes. Chez certains écrivains, l'objet évoquera des souvenirs d'enfance. Chez d'autres, elle sera une source de réflexion bien plus profonde. Par exemples, la pipe pourra être le sujet de métaphore pour illustrer un voyage, une évasion ou plus simplement une invitation à la contemplation...

Méditer en fumant une pipe longue

Un symbole de réflexion et de méditation :

La pipe est souvent associée à des moments de calme et de réflexion. Vous avez sûrement déjà eu la représentation d'un personnage en train de fumer sa pipe. Il se plonge alors dans ses pensées et médite sur la vie, l'amour, la mort et d'autres questions existentielles.

Un rappel du temps qui passe :

La pipe, par sa combustion lente, évoque le passage du temps et la fragilité de la vie. Dans certains poèmes, elle est utilisée pour souligner la nature éphémère  des choses de ce monde.

L'image de l'évasion et du voyage :

Fumer la pipe peut être perçu comme une forme d'évasion du quotidien, un moyen de s'évader vers des mondes imaginaires ou des souvenirs lointains. Certains poèmes utilisent la pipe comme un symbole de voyage intérieur ou spirituel.

Un souvenir de moments partagés :

La pipe est souvent liée à des moments de convivialité et de partage entre amis ou en famille. Elle peut symboliser le partage d'idées et d'histoires, ainsi que le plaisir d'être ensemble.

L'exploration des sens :

La pipe est décrite dans de nombreux poèmes avec une attention aux détails sensoriels, tels que la texture du tabac, la chaleur de la fumée et le goût des arômes. Ces descriptions contribuent à créer une atmosphère immersive et sensorielle pour le lecteur.

La pipe, sujet de nombreux poètes

La pipe, une source d'inspiration pour la créativité :

Dans cet article, notre équipe de La Pipe Rit vous a rassemblé quelques extraits de différents poèmes. Attrapez une bouffarde, installez-vous et fumez-la tranquillement tout en lisant ces quelques vers forts appréciables !

PS : Cette liste est évidemment loin d'être exhaustive. Nous sommes d'ailleurs ouverts à toutes vos propositions en vue de la compléter au fil du temps (vous pouvez nous envoyer un email à : contact@pipe.fr).


Henri-Charles READ, "Le plaisir du fumeur"

J'aime à fumer la pipe en hiver, près du feu,
Le soir, quand au dehors la tempête résonne ;
La pluie et le fracas des vents m'importent peu,
Quand ma pipe est fumante, et quand ma main tisonne !

J'aime la cigarette au printemps quand les fleurs
S'entrouvrent le matin aux baisers de l'aurore,
Quand chantent les oiseaux, quand la rosée en pleurs
Tombe sur les bourgeons et les vient faire éclore !

J'aime encore à fumer le cigare en été,
Quand les rayons ardents du soleil étincellent,
Et répandent sur moi, tout plein de volupté,
La joyeuse chaleur qu'en leur sein ils recèlent !

Quand l'automne est venu, tout démoralisé
J'aime indifféremment cigares, cigarettes,
Ou pipes ; car l'automne est l'époque où, blasé,
L'homme a vu s'envoler ses passions secrètes !

Henri-Charles READ, "Le plaisir du fumeur"

Henri-Charles Read, Poésies posthumes


Charles BAUDELAIRE, "La pipe"

Charles Baudelaire, le fumeur accoudé par Paul Cezanne

Je suis la pipe d'un auteur ;
On voit, à contempler ma mine
D'Abyssinienne ou de Cafrine,
Que mon maître est un grand fumeur.

Quand il est comblé de douleur,
Je fume comme la chaumine
Où se prépare la cuisine
Pour le retour du laboureur.

J'enlace et je berce son âme
Dans le réseau mobile et bleu
Qui monte de ma bouche en feu,

Et je roule un puissant dictame
Qui charme son cœur et guérit
De ses fatigues son esprit.

Charles BAUDELAIRE, "La pipe"

Pierre CORAN, "La pipe à bulles"

Au cirque d'hiver,
Sur un fil de fer,
Un clown fait des bonds.
Dans sa pipe à bulles,
Le clown funambule
A mis du savon.
Il souffle aussi fort
Que le vent du Nord
Dans sa pipe en terre.
Mais rien n'en ressort,
Et le clown alors
Se met en colère.
Soudain de la foule,
Sans bruit, se dégage
Un ballon de plage.
Il s'envole et roule
Sur le chapeau boule
Du clown funambule
Qui rit, ahuri,
Se tord, s'applaudit,
Salue, gesticule.
Il croit le ballon
Sorti du savon
De sa pipe à bulles.

Pierre CORAN, "La pipe à bulles"

La pipe à bulles par Pierre Coran et Marie-José Sacré


Barthélemy, "L'art de fumer la pipe et le cigare"

L'art de fumer la pipe par Barthélemy

C'est à tort qu'on en fait une occulte science :
Vous-vous éclairer votre inexpérience ?
Peu de mots suffiront : sans vider le brûlot,
Chargez, chargez toujours sur le même culot,
Fumez-le lentement sans brutale secousse ;
Vous le verrez bientôt prendre une teinte rousse,
Assombrir par degrés son cordon régulier,
Jusqu'à ce que, formant un superbe collier,
Il étale, à la fois, sa couleur blanche et noire,
La culotte d'ébène et le turban d'ivoire.

Barthélemy, "L'art de fumer la pipe et le cigare"

Paul VERLAINE, "La pipe du soir"

Moi, je suis seul, devant le ciel immense,
Sur le large coteau de gazon ras et doux,
Et j'aspire, sans bruit, la fumée en silence
De ma vieille pipe en bois.
Elle, pour m'accompagner dans ma rêverie,
Déroule un lent serpent
De vapeur légère et bleue,
Comme l'eau d'une source assoupie.
Et je songe aux gens qui vivent
Dans cette ombre épaisse, immobile,
Où s'ébauche à peine la lueur d'une lampe,
Aux gens qui, dans la nuit chaude et lourde,
S'en vont, portant l'effroi dans leur âme,
Vers le destin obscur qui les attend là-bas.
Moi, je reste, assis là, sans parler,
Avec la pipe, seule compagne de mes peines,
Et je songe au trésor perdu,
A la fleur morte, à l'espoir évanoui.

Paul VERLAINE, "La pipe du soir"

Paul Verlaine, Arthur Rimbaud fumant la pipe


Charles CROS, "L'éloge de la pipe"

Charles Cros, poète et inventeur

Dans le cadre étroit des murs domestiques,
Quand l'homme rentre, à pas incertains, chez lui,
Comme il est bon de trouver, silencieux,
Dans un coin clair et doux, une fidèle amie !
Elle attend ; et sa tige souple et courbée
Semble un sourire où se mêlent des pleurs bleus.
Oh ! mille fois je me dis, en la voyant :
« Ma Pipe, tu me consoles de mes rêves ! »

Ma Pipe est douce, et, si je suis distrait,
Elle fume et me fait des signes de fumée ;
Elle chante, si je suis triste, et l'entêté
Bruit de sa voix m'émeut comme une charade.
Elle est tranquille et rit de ma gaucherie,
Comme ferait un être doué de sens ;
Elle comprend, et jamais ne se hasarde
À donner tort à ma rêverie.

Charles CROS, "L'éloge de la pipe"

Maurice ROLLINAT, "Ma vieille pipe"

Quand j'ai ma pipe en merisier,
Toute mon âme se parfume ;
Et je la fume et la refume,
Sans pouvoir me rassasier.

Cet automne, à son cher brasier,
J'ai nargué le vent et la brume.
Quand j'ai ma pipe en merisier
Toute mon âme se parfume.


Elle n'a qu'un tuyau d'osier ;
Mais les vers coulent de ma plume,
Toutes les fois que je l'allume,
Et j'ai de quoi m'extasier,
Quand j'ai ma pipe en merisier.

Maurice ROLLINAT, "Ma vieille pipe"

Maurice Rollinat, poète français


Marc-Antoine GIRARD, "La pipe"

Marc Antoine Girard, le navigateur Walter Raleigh

Assis sur un fagot, une pipe à la main,
Tristement accoudé contre une cheminée,
Les yeux fixés vers terre, et l'âme mutinée,
Je songe aux crautés de mon sort inhumain.

L'espoir qui me remet du jour au lendemain,
Essaye à gagner temps sur ma peine obstinée,
Et me venant promettre une autre destinée,
Me fait monter plus haut qu'un Empereur Romain.

Mais à peine cette herbe est-elle mise en cendre,
Qu'en mon premier estat il me convient descendre,
Et passer mes ennuis à redire souvent :

Non, je ne trouve point beaucoup de différence
De prendre du tabac à vivre d'espérance,
Car l'un n'est que fumée, et l'autre n'est que vent.

Marc-Antoine GIRARD, "La pipe"

Jacques PRÉVERT, "Chanson pour les enfants l'hiver"

Dans la nuit de l'hiver
Galope un grand homme blanc.
C'est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois,
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid.
Il arrive au village.
Voyant de la lumière
Le voilà rassuré.
Dans une petite maison
Il entre sans frapper,
Et pour se réchauffer,
S'assoit sur le poêle rouge,
Et d'un coup disparaît
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d'une flaque d'eau,
Ne laissant que sa pipe
Et puis son vieux chapeau.

Jacques PRÉVERT, "Chanson pour les enfants l'hiver"

Jacques Prévert fumait la cigarette mais la pipe aussi

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